A toi et moi.

A toi et moi.

A nos secrets jamais partagés. A nos confidences jamais échangées. A nos fous rires imaginaires. A notre relation imaginée, maintes et maintes fois. A notre complicité et notre insouciance qui nous ont été enlevées.

A ces 40 ans passés, l’une sans l’autre. Moi ici, toi ailleurs dans un monde qui t’appartient, mais qui jamais n’a rejoint le mien.

A nos chemins qui ne se sont jamais croisés, mais qui se sont succédé.

A cette part de moi qui toujours me manquera. A ce manque qui habille ma vie, tel un voile brumeux. A ce sentiment d’injustice, qui m’habite et vient colorer ma vie d’une douce amertume et d’un éternel regret.

A ces choses que j’aurai aimé vivre et partager avec toi. A mon sentiment d’incomplétude. A mon autre vie, qui jamais ne sera.

Une vie où tu aurais aujourd’hui 47 ans. Une vie où je pourrai t’appeler, me confier à toi. Une vie où je ne me serai pas sentie incomplète, de trop ou pas assez.

A cette vie qui t’a été enlevée trop tôt. A ces rêves que tu n’auras pas pu réaliser. A ces erreurs que tu n’auras pas commises. A ces possibles, restés en suspension.

A ces années où nos parents n’ont eu de cesse de penser à toi et pleurer ton départ, tout en continuant à vivre. A nos trois frères qui t’ont perdue. A nous tous.

A ces photos de toi, dans notre maison. A ce manque de toi, pour nous tous et à jamais.

A ces prières que chaque jour je te confie. A cet espoir que je nourris de te rencontrer un jour, quand ma vie ici sera terminée. A ce moment que j’ai imaginé, encore et encore. Te rencontrer, toi, ma sœur, après toute cette existence sans toi.

A ce jour où ta vie a prit fin et où la nôtre a basculé. A ces 40 années sans toi. Et à tout ce que l’on aura à partager le jour où nous serons réunies.