Le week-end de Pâques approchant, me reviennent des souvenirs. Traditionnellement nous allions au restaurant le lundi midi de Pâques avec mes parents et ma grand-mère. Comme cela me paraît loin ! Et pour autant, les sentiments liés à cette journée sont intacts, toutefois teintés par une touche de mélancolie.
Ma grand-mère, très croyante, nous saluait ce jour là avec son invariable « Christ est ressuscité, Alleluia ! ». Comme de l’entendre prononcer cette phrase me manque ce soir. Enfant, j’étais gênée par cette phrase, adolescente et jeune femme, elle venait me heurter, et aujourd’hui, j’y ai un profond attachement. Elle me rappelle tous ces moments passés avec ma grand-mère. Parfois subis sur le moment, ces moments me font défaut aujourd’hui et font écho à un passé bel et bien révolu.
Les souvenirs sont le marque page du livre qu’est notre existence. Il y a un avant et un après. Ils sont les témoins du temps qui s’écoule. Et avec eux toute une myriade de sentiments et de ressentis tels que la nostalgie, l’absence, le manque, et la mélancolie.
Je suis en train de relire les Tintin depuis quelques temps. Ils me ramènent au temps de mon enfance et des goûters que je prenais tout en dévorant ces albums. Comme j’aime me replonger dedans : je me sens de nouveau la petite Agnès. Celle pour qui lire les Tintin était un immense plaisir, en toute simplicité.
On perd parfois le goût et l’amour des choses simples en cours de route. Et j’aime par dessus tout renouer avec ces sensations de bien-être et de plénitude au travers des activités simples et vraies, comme j’aime renouer avec certains souvenirs et les sentiments qui les accompagnaient. Car les souvenirs ne sont jamais seuls; ils ont pour fidèles compagnes les émotions qui leur sont liées.
Les souvenirs sont complexes, parfois intacts, parfois modifiés et érodés par le temps qui passe. Ils incarnent un autrefois, une personne que nous avons été à cet instant T et ils sont ceux sur lesquels nous comptons pour nous rappeler que nous avons été vivants et que nous le sommes encore à ce jour.
J’aime les souvenirs, ils sont une fenêtre sur l’âme, ils savent être d’un soutien infaillible quand il le faut, ou bien un rappel à l’ordre dans certaines situations.
En cette fin de journée, bien que cela vienne me toucher, j’aime me souvenir de ce lundi de Pâques en compagnie de ma grand-mère : c’est un moyen pour moi d’être de nouveau à ses côtés par les plus beaux vecteurs qui soient : l’amour, la mémoire et le coeur.
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