Les choix qui nous définissent.

Photo by Amandine Castioni-Fénix.

 Une fois n’est pas coutume : je me dévoile à vous au travers de cette photo.

Par cette photo, cet article, j’ai souhaité me mettre un peu plus à nu. Me révéler un peu plus.

Les décisions que nous prenons, les choix que nous opérons viennent nous définir, délimiter nos contours comme notre être intérieur.

Nos choix se reflètent à l’extérieur de nous comme ils viennent impacter notre espace intérieur. Ils participent à la personne que nous sommes et à celle que nous souhaitons devenir.

Des choix j’en ai fait en bientôt 39 ans ! Des bons comme des moins bons. Tout comme les expériences que nous vivons, les choix nous apprennent. Ils nous apprennent de quoi nous sommes faits, ils sont source d’enseignements.

J’ai, jusqu’à présent, opéré des choix, et un choix en particulier a été lourd de conséquences. Et aujourd’hui encore, je le porte en moi sans que je puisse jamais l’effacer.

Comment faire lorsque l’on prend une décision qui vient impacter fortement autrui ? Comment réussir à rester debout, alors que les conséquences engendrées par mon choix viennent se rappeler à moi chaque jour qui passe ?

Comment ne pas sombrer dans la culpabilité, le regret éternel et le non-amour de soi ?

Comment ne pas plier sous les reproches, la douleur de celui à qui on a fait du mal, à travers cet unique choix ?

Comment ne pas se résumer à cette décision, et garder en tête que ce choix nous a défini, nous définit encore, mais qu’il ne reflète pas l’entièreté de qui nous sommes ?

La personne que l’on a blessée n’a de cesse de nous rappeler notre acte. Ce dernier est remis sur le tapis à la moindre occasion. Pour de bonnes ou de mauvaise raisons. Cela appartient à la personne qui formule sa rancœur, sa tristesse, son désarroi et son incompréhension.

Comment accueillir l’autre ? Comment s’accueillir soi ?

Voilà quelques années en arrière, j’ai effectué un choix. Un choix que j’ai tenu caché pendant plusieurs temps. Et un jour, j’ai révélé ce choix. Il y a bientôt deux ans. Et depuis, je dois vivre avec. J’ai dû accepter de ne pas avoir été une personne intègre. J’ai dû accepter de reconnaître que j’avais mal agit. J’ai dû accepter que j’avais fait du mal, beaucoup de mal. J’ai dû aller regarder ma partie sombre et égoïste. Sans excuses. Sans faux-semblant. Faire tomber le masque. Et me regarder telle que j’étais. Au début, j’ai détourné le regard.

Et j’ai dû effectuer un autre choix : celui de me regarder. Celui de regarder qui j’étais à l’intérieur. Reconnaître ce que j’avais fait. Et ne pas me détourner de moi. Pour être présente pour la personne à qui j’avais fait du mal.

Ne pas fuir. Assumer mon acte. Garder en tête que j’avais fait le choix de dire la vérité. Et que cela m’a permis de me libérer de ce poids devenu trop lourd.

Confier ce secret a été une des choses les plus dures que j’ai été amenée à vivre. Car non seulement j’avais blessé quelqu’un, mais je m’étais blessée moi aussi en chemin. Exprimer à voix haute ce que j’avais décidé et fait a été la première pierre de ma reconstruction. Je me devais de tenir bon pour la suite. Ne pas vaciller. Ne pas sombrer. Ne pas partir. Ne pas fuir.

A partir de ce moment, j’ai œuvré pour ma reconstruction. Ma renaissance, quelque part. Pour la personne blessée et pour moi. Pas d’autre choix. Sinon, ça en aurait été fini de moi.

Chaque jour j’ai appris à me pardonner. Le pardon devait venir de moi. Car moi seule sait de quoi je suis faite. Moi seule peut décider de qui je veux être et de ce que je veux incarner dans ce monde. Ne pas douter de ma valeur malgré ce choix qui me collera à la peau tout le reste de ma vie.

En presque deux ans, j’ai appris beaucoup de choses sur moi. J’ai appris que je pouvais faire du mal. J’ai appris à aller à ma rencontre. J’ai découvert une force et une résilience que je ne soupçonnais pas. J’ai souhaité ne plus reproduire ce que j’avais fait. Je me suis fait la promesse d’être une personne dont je pourrai être fière.

Ce choix douloureux est venu marquer mon chemin de vie et d’apprentissage. Il est venu me donner du relief. Il est venu me remettre en question. Il est venu m’apprendre à me regarder et aujourd’hui, à me pardonner.

Cette cicatrice restera à jamais dans le cœur de la personne que j’ai offensée comme elle restera à jamais en moi. Pour ne pas oublier que j’ai pu faire des mauvais choix, ce mauvais choix, mais que j’ai aussi décidé d’en faire quelque chose. A travers cette cicatrice, je suis devenue plus sincère, plus vraie avec moi-même et autrui. Et aujourd’hui, quand je vois ce que j’ai fait de cette décision, je suis en accord et en paix avec moi-même. Je sais qui je suis et quelle personne je veux être : une personne sincère, forte et authentique.

Nos choix nous définissent mais ce que nous décidons d’en faire nous définit tout autant.

 

Agnès Écrit par :

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