Aller à la rencontre de qui l’on est. Un peu à l’image de ces deux photos, c’est emprunter le chemin de l’infini. Car on sait quand débute le voyage, mais on ne sait pas s’il y aura une arrivée, ni s’il y aura une fin.
Cela fait maintenant quelques années que j’ai commencé à lire des ouvrages consacrés à la recherche du soi. Et je n’en suis qu’aux prémisses. Comment arriver à bien définir nos contours ? Comment savoir qui l’on est réellement, intrinsèquement ? Peut-on un jour se dire « Ah y est, je me suis rencontré(e). Je me connais. Je sais qui je suis » ?
A mon niveau, il est encore tellement difficile de définir où je commence et où je finis. Emmêlée dans mes émotions, façonnée par mon éducation et mon environnement familial et social, teintée par l’inconscient collectif, influencée par ce que peux entendre, voir ou encore lire. Comment être certaine de ce qui m’appartient, de ce qui est mon véritable moi…
Et d’abord, qu’est-ce qui fait que je suis moi, Agnès ? Mon aspect physique, certes. Mais à cela viennent s’ajouter mes expériences, mes rencontres, mes choix. Ce sont eux qui peu à peu délimitent la personne que je suis en train de devenir. Car je crois que l’on ne peut pas dire « Je suis cela ». Toute la vie on change, on évolue. Notre être n’est pas figé à un instant T et restera ainsi tout le reste de notre existence. Chaque jour vient nous nuancer, nous donner du relief.
Mon raisonnement, mes aptitudes, mes capacités, mes limites, mes peurs, mes croyances, mes valeurs concourent aussi à forger ma personnalité. La manière dont je perçois le monde extérieur avec mon propre filtre vient elle aussi influer sur qui je suis. Deux personnes peuvent vivre le même évènement mais la façon dont elles le percevront et le vivront sera totalement différent. La réalité que je vis est celle je crée. Et elle est différente de celle des autres. L’environnement dans lequel on évolue est tellement subjectif, au final.
Mais quand on parle du « soi », de quoi parle-t’on au juste ? De la conscience, de l’esprit, de l’âme ? Un peu tout ça, je pense. Mais comment procéder pour avoir une connaissance globale et juste de qui je suis ? Je ne sais pas.
Je sais simplement que chaque jour j’essaie d’être à l’écoute de ce que je ressens, d’observer mes pensées et mes modes de fonctionnement. Je commence à savoir ce qui me fait du bien et ce qui me fait du mal. J’essaie d’apprivoiser mes émotions, de les vivre. Car les émotions sont la base de ce que nous sommes. Tout passe par les émotions. C’est après que le cerveau entre en jeu, en tentant de qualifier, interpréter et justifier ce qui nous traverse.
J’essaie également d’écouter la petite voix intérieure qui me parle, celle que l’on peut appeler intuition. Cette sensation de chaud, de bien-être, qui nous dit que nous sommes sur la bonne voie, celle qui nous correspond. J’essaie de me laisser guider par elle et de ne pas l’étouffer.
Mais alors, qui suis-je ? Comment être sûre que je me suis rencontrée, que je connais qui je suis ? Je crois que je n’aurai pas la réponse tout de suite. C’est un long chemin qui s’amorce. Mais petit à petit, j’arrive à être plus attentive à ce qui me rend heureuse, qui me fait sentir en harmonie avec le monde extérieur et mon monde intérieur. La nature m’aide beaucoup pour ce travail d’introspection. Elle est mon alliée de chaque jour. Et je l’en remercie. En son sein, je me sens à ma juste place, apaisée, équilibrée.
Je pense que d’aller à la rencontre de soi est le but de toute une vie et de chaque vie. Et j’espère sincèrement, quand l’heure de partir sera arrivée, que je pourrai me dire « Je ne sais pas si je sais réellement qui je suis mais j’ai eu plaisir à faire ce bout de chemin avec moi, et je pars en paix, en accord avec mes choix et la vie que j’ai eue ».
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