La fin de cette journée approche, achevant le week-end (passé si vite) et amorçant le début de la nouvelle semaine. Me voilà teintée par cette douce mélancolie, celle qui annonce la fin d’une période que l’on ne voudrait jamais voir finir. Comme le temps passe vite ! Je sais combien cette phrase peut paraître banale, quotidienne même. Mais le constat que je dresse est là.
La notion de temps est relative et subjective. Je ne vais pas rentrer ici dans les notions de physique quantique, mais oui, le temps, ou plutôt l’appréhension que nous en avons est variable. Nous avons créé une valeur de temps artificielle (basée sur la seconde, la minute, l’heure) dans le but de ponctuer, d’encadrer et de définir notre quotidien.
Et selon les moments passés, une minute pourra paraître suspendue, éternelle, dans certaines expériences ou situations, alors que cette même minute pourra sembler durer une fraction de seconde ou encore sembler durer une heure.
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, et je pense que cela tient à ma conditions d’être humain, le temps m’a toujours fait peur, comme si c’est lui qui viendrait un jour décider de la fin de ma vie, comme si c’était un élément matériel, irrémédiable. Alors que le temps n’a ni début ni fin, à une échelle beaucoup plus vaste qu’une journée et une nuit de ma vie terrestre.
Le week-end touche à sa fin, et une nouvelle semaine, ponctuée de nos impératifs, obligations,et habitudes va commencer. Mais cette semaine sera aussi des rendez-vous ou rencontres inattendus, des évènements non prévus, des rires, des ras-le-bol, des envies et rêves d’une autre vie aussi, parfois.
Oui, le temps m’angoisse. Comme si un compte à rebours était lancé à compter de notre venue sur terre. Comme si, étant donné que nous en avons une approche quantifiée, celui-ci allait prendre fin inexorablement et qu’il fallait le rentabiliser, l’utiliser à bon escient. Ne pas le gaspiller. Ne pas l’anticiper. Ne pas vouloir le retenir non plus. Ne pas le regretter. Ne pas désirer l’apprivoiser. Le temps nous renvoie à notre condition éphémère. Un brin d’herbe dans la vaste étendue de l’univers, de l’infini.
En cette fin de journée, cette sensation ne me quitte pas : celle de manquer de temps. Celle de ne pas avoir le temps suffisant pour accomplir de belles choses, réaliser des projets, apprécier chaque chose comme il se doit. Celle, encore, de réaliser trop tard que je n’ai pas pris la direction que mon moi profond me souffle de prendre, celle de pas avoir le temps d’oser, de me tromper et de recommencer. Celle de me dire, enfin, « Tout ça pour ça ? » Et d’avoir le sentiment d’être passée à côté de beaucoup de choses, de surprises et de ne plus disposer d’assez de temps pour changer la donne. Et de ne pas m’être assez sentie vivante.
Mais cette sensation me rappelle également que c’est une belle chose qu’il y ait une fin. Car c’est cette même notion du temps qui fait que nous prenons le temps de regarder une abeille qui butine ou un papillon qui vole, comme si c’était la dernière fois, et que nous goûtons pleinement ce moment, le vivons intensément, ne sachant pas s’il y aura un lendemain.
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