Un anniversaire de mariage

 Aujourd’hui, mes parents fêtent leur cinquantième anniversaire de mariage. 50 ans ! Toujours unis, toujours amoureux, toujours complices.

Et des épreuves, des hauts, des bas, ils en ont traversés, comme tout un chacun, comme toutes les personnes qui choisissent chaque jour d’œuvrer ensemble, l’une à côté de l’autre. Cet anniversaire m’amène à réfléchir sur le temps qui passe, la vie à deux. Qu’est-ce qui fait qu’un couple dure ? Qu’est-ce qui fait qu’un couple se sépare ? Comment concilier couple et épanouissement personnel ?

Les sentiments sont une base essentielle, l’essence même de la vie à deux, je pense. Mais est-ce suffisant ? Je ne le crois pas. Il faut savoir accepter pleinement l’autre, dans son intégralité, et garder en tête qu’on ne peut jamais être certain que notre compagnon (compagne de vie) restera à nos côtés pour toujours. C’est douloureux d’intégrer cela. Et pourtant, je pense que ce n’est qu’à cette condition qu’un couple peut durer. Moi-même j’ai du mal à accepter cela. Bien sûr que j’ai envie que Pierre colle à ma vision de la vie, qu’il me rassure, qu’il réponde à mes attentes. Mais ce n’est pas possible. C’est un être à part de moi, dissociable de l’entité couple. Qui doit exister à part entière, avec ou sans moi (même si égoïstement j’aimerais que ce ne soit pas le cas).

Aimer, c’est accueillir son partenaire de vie. Respecter ses envies, ses projets, ses rêves. Vivre à deux, c’est respecter la liberté de chacun et l’accompagner au quotidien. S’apporter mutuellement du bien-être, de la compréhension, de l’écoute, de la patience. Mais ne pas oublier que c’est en acceptant que l’autre puisse partir un jour que l’on rend plus fort l’engagement de vivre à deux. Ceci peut paraître antinomique. Et pourtant.

Un ouvrage majeur est venu m’apporter une vision nouvelle du couple : la Maîtrise de l’amour de Don Miguel Ruiz (merci encore à mon ami si cher qui me l’a offert). Je ne peux que vous recommander de le lire. Il parle de la vie à deux, de ce que l’on ne peut pas exiger de l’autre, au risque de l’emprisonner et de le perdre.

L’autre ne doit pas être là pour nous aimer à notre place. Il nous revient de nous aimer nous-même. Personne ne le pourra à notre place. L’autre n’est pas là pour combler ce manque, cette incertitude de ne pas être aimé(e). Et celui, ou celle qui partage notre vie, nous aimera d’autant plus de manière juste, sincère, que nous nous aimerons de manière juste et sincère.

J’essaie d’intégrer pleinement cette équation. J’y œuvre du mieux que je peux. Je trébuche, je chute. Le chemin commence tout juste. Mais j’y suis, je l’ai trouvé ! Après bientôt 19 ans de vies partagées avec Pierre.

Quelle sera la suite de notre chemin de vie à deux ? Je ne sais pas. Je sais simplement que chaque jour j’aime avoir des attentions à son égard, j’aime être surprise par une nouvelle facette de sa personnalité, j’aime réaliser que je ne connais pas encore totalement qui il est. J’aime le voir évoluer, progresser, douter de son chemin de vie à lui, qui finit toujours par rencontrer le mien. Aujourd’hui encore. Et demain, je l’espère de tout mon cœur.

Je suis heureuse de cet anniversaire de mariage de mes parents. Ils ne sont pas parfaits, mais côte à côte, ils font face aux évènements de la vie et sont là l’un pour l’autre.

Merci Maman et Papa pour ce bel enseignement de la vie à deux. Imparfait, mais empreint de vérité et d’authenticité.

Agnès Écrit par :

2 Comments

  1. 25 mars 2022
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    C’est chouette les histoires qui durent. Je pense que les histoires qui ne durent pas sont chouettes aussi. On n’a pas forcement des chemins parallèles pour toute la vie. Parfois ça converge l’un vers l’autre, et parfois ça diverge. Et c’est beau quand ça converge longtemps, c’est sûr. Mais ça peut être beau aussi quand ça diverge. Tous deux prennent un peu de l’autre et l’emportent ailleurs.

    • Agnès
      25 mars 2022
      Reply

      Je te rejoins ! Toute histoire est belle, qu’elle soit longue ou plus courte, linéaire ou plus mouvementée. Chaque histoire a sa valeur propre. Et quand l’heure des au-revoir arrive, c’est que chacun doit poursuivre sa route, différemment. On a à apprendre de chaque histoire, l’essentiel est d’être en accord avec soi.

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