Il est parfois difficile de voir et de reconnaître ce qu’il y a en nous. Ces traits de caractère que l’on nie, que l’on évite, que l’on déguise.
Ces sentiments qui révèlent que nous ne sommes pas parfaits. Et qui constituent notre part d’ombre.
Ces sensations qui incarnent, rendent réels nos peurs, nos doutes, nos incertitudes.
Ces émotions que l’on veut taire pour passer à la suite. Celles-là même qui pointent du bout du doigt ce qu’il y a de dérangeant au fond de nous mêmes. Ce que l’on ne veut pas voir.
Pourquoi ne voulons-nous pas voir les voir ?
Parce que ces choses nous les avons peut-être cachées volontairement de peur d’être confronté(e) à notre entièreté ou à notre humanité. Ces choses que nous avons cachées par manque de courage, de sincérité envers nous-mêmes.
Ces choses que l’on a souhaité enterrer car la société, ou nous-mêmes, les qualifions de moches, de non avenues, d’indésirables.
Ces choses peut-être aussi qui ont disparu de notre conscience, pour aller se tapir dans l’ombre, dans notre ombre, et pour lesquelles l’heure d’être mises en lumière n’était pas encore arrivée.
Ces choses, enfin, que la vie a engendré et dont nous ignorions l’existence car mises à l’abri par notre inconscient car trop douloureuses.
Et un jour, toutes ces choses, toutes ces émotions, ces fêlures, ces blessures, ces traits de caractère ressortent. Et c’est difficile de les ressentir, de les accueillir, de les accepter et de les reconnaitre.
Car l’on ne veut pas ressentir cela. Car l’on ne veut pas admettre que l’on peut éprouver des sentiments égoïstes, des sentiments dont on ne sait pas quoi faire. Alors on cherche des justifications à leur existence. On ne veut pas s’interroger sur nos mécanismes.
On ne veut tout simplement pas se regarder dans le miroir. Car le reflet met en exergue notre dualité, ce qu’il y a d’inconfortable en nous.
Et pourtant, si ces choses se manifestent et prennent forme à ce moment là, par ce canal là, c’est parce que c’est la prochaine étape sur notre route. L’obstacle que l’on va devoir franchir pour continuer à avancer.
Cela peut prendre du temps. Beaucoup de temps. Intégrer cette part de nous. Reconnaître que l’on a cela en soi. Reconnaître que ce que nous ressentons n’est pas agréable et qu’il va nous falloir prendre la décision d’aller regarder ce qui nous dérange. Pour se l’approprier. Pour aller s’interroger. Pour décider de ce que nous allons en faire : succomber à ces émotions négatives et les rendre réelles, ou alors les accepter et décider d’aller les travailler, de les dépasser pour ensuite s’en sentir déchargé(e) et libéré (e). Et relever le défi que la vie met sur notre route. Pour en grandir, pour aller vers une rencontre vers soi, sans faux semblants, avec toutes les billes en mains.
Continuer notre chemin sans masque. Sans ennemi en nous. S’y confronter avec intelligence et bienveillance.
J’en suis là. L’obstacle est apparu sans que je m’y attende. Pas au bon moment. Cela va demander des efforts, un travail d’introspection et il va falloir que je décide, que je choisisse une ligne directrice, un but à atteindre. Je vais tomber. Je vais douter. Je vais succomber par moments à cette lame qui vient me labourer le cœur ainsi qu’à mon mental qui va projeter, imaginer, répéter des évènements.
A moi de décider aujourd’hui de ce que je veux que mon lendemain soit.
Et de garder en mon cœur que la vie met sur notre route les obstacles que nous pouvons franchir et qu’elle apporte ce que nous sommes en capacité de porter.
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